En d'autres temps, le père Benoît Jullien de Pommerol aurait fait un parfait martyr, dans le genre de Thomas Beckett ou de sir Thomas More, admirables autant qu'insupportables d'intransigeance, se heurtant sans cesse à un monde trop prompt aux compromissions. Il aurait pu aussi être un moine soldat, un Templier voué à la défense du royaume latin de Jérusalem, ou endosser l'armure d'un prélat batailleur du Moyen Age, sûr de sa foi et de son épée. Ou bien encore devenir un ascète, émule du Père de Foucauld, éperdu de prière au fond d'un désert. Né au XXe siècle, le père de Pommerol est devenu aumônier militaire. Ce jeune prêtre épris d'absolu est le «Padre», comme on appelle familièrement les aumôniers dans l'armée, du 2e régiment étranger de parachutistes, en mission depuis le début de l'année en Afghanistan. Grand et maigre, un long visage de saint du Greco, le Padre dit la messe tous les matins, son aube enfilée par-dessus sa tenue camouflée et ses bottes de saut.
«More majorum» («selon l'exemple de nos anciens»). La devise gravée sur le monument du 2e REP à Calvi reste le credo des légionnaires parachutistes. «Le sens de notre mission, c'est de donner notre vie au service des autres», dit le père de Pommerol dans son homélie.
"Ma place est avec les légionnaires.» Le Padre part en opération avec la 3e compagnie. "
En dix ans de service comme aumônier militaire, le père de Pommerol a participé à huit opérations extérieures, et en est à son troisième séjour en Afghanistan. Il a aussi célébré six enterrements depuis le début de son sacerdoce. Deux légionnaires du 2e REP sont morts en Afghanistan depuis le début de la mission du régiment à Sarobi. Le dernier était le sergent Konrad Rygiel du groupe de commandos parachutistes, tué le 7 juin dans un accrochage avec des insurgés dans le village de Payendakhel, dans la vallée de Tagab. En avril dernier, le Padre avait célébré l'enterrement du légionnaire Robert Hutnik, tué aussi à Tagab. «Dans mon prêche, ce jour-là, j'ai dit aux légionnaires:“Vivez comme si vous alliez mourir aujourd'hui.”»
"Un peu trop militaire et pas assez aumônier"
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1 commentaire:
j'ai le coeur serré devant une telle souffrance et un tel gâchis, d'autant que mon mari a été officier SAS en Algérie.
"nous ne savons plus pourquoi l'on meurt ici..."
mal pour ces hommes qui donnent leur vie, mal pour la France et mal pour la foi chrétienne bafouée.
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